SA15 - Quelles sont les pratiques de dopage intellectuel des étudiants pour l'amélioration des performances académiques ?

Thème : Education à la santé

Introduction

Caractériser la pratique d’usage de produits pour améliorer les performances intellectuelles chez les étudiants.

Méthodes

Un auto questionnaire anonyme dans trois universités (Rouen, Paris Ouest-Nanterre, et Littoral-Cote d’Opal) a recueilli les caractéristiques socio démographiques et les comportements à risque des étudiants. Les substances utilisées pour le dopage intellectuel ont été classées selon trois catégories : 1- les médicaments sur prescription : methylphenidate, modafinil, anti dépresseurs et bétabloquant 2-. Les « drogues » : alcool, cannabis, cocaïne et amphétamines 3-. Les « soft enhancers » : vitamines, café, caféine et boissons énergisantes. Les motivations du dopage intellectuel ont aussi été recueillies.

Résultats

Au total, 1 446 étudiants (648 à Rouen, 423 à Paris Ouest-Nanterre et 375 Littoral-Cote d’Opal) ont été inclus. L’âge moyen était de 20,2 ans (écart type=2,1) et le sexe ratio (H:F) de 0,44. Les médicaments sur prescription ont été utilisés au moins une fois chez 1,2% des étudiants IC95% [0,7-1,8], les « drogues » chez 6.2% des étudiants IC95% [5,0-7,5] et les « soft enhancers » étaient utilisés fréquemment chez 52.3% des étudiants IC95% [49.7-54.9]. Les raisons d’utilisations de ces produits étaient de rester éveillé pour étudier (43,3%), d’améliorer la concentration (28,4%) et de diminuer le stress (19,8%). Pour 72,8% des étudiants l’usage des produits a répondu à leurs attentes. Les facteurs associés au dopage intellectuel étaient être une fille ORa=1,4 [1,1-1,8], être en troisième année et plus ORa =1,8 CI95% [1,3-2,6], avoir un travail en parallèle ORa =1,4 CI95% [1,0-1,8], être fumeur ORa = 3,0 CI95% [2,2-4,0] et binge drinker ORa =1.9 CI95% [1,1-3,1].

Discussion

L’amélioration des performances académiques grâce à l’utilisation de stimulants dans un contexte de stress et de pression de réussite est prévalent chez les étudiants. Il serait maintenant également intéressant de s’intéresser aux aspects médicaux, éthiques et juridiques de la pratique de stimulation intellectuelle chez les étudiants.

Auteurs

  • TAVOLACCI Marie-Pierre
  • ROMO Lucia
  • PORROVECCHIO Alessandro
  • PEZÉ Thierry
  • KERN Laurence
  • LADNER Joel

Mots-clés