SA19 - Thérapie par déprivation d'androgène et risque cardiovasculaire: étude de cohorte nationale sur base de données médico-administrative.

Thème : Veille et alertes sanitaires

Introduction

Les études observationnelles suggèrent que les thérapies par déprivation d’androgène (ADT) sont associées à une augmentation du risque cardiovasculaire (CV). Ces études comparent toutes des patients avec cancer de la prostate (CaP) traités par ADT versus des patients non traités ou sans CaP. L’objectif de notre étude est d’évaluer si le risque CV diffère entre les différentes modalités d’ADT.

Méthodes

En utilisant la base de données française de l’Assurance Maladie (SNIIRAM) liée aux données de remboursement hospitalières (PMSI), nous avons identifié des hommes adultes avec CaP qui initiaient une ADT (agonistes GnRH, antagoniste GnRH, antiandrogènes [AA], blocage androgénique complet [BAC] ou ayant une orchidectomie [OT]) entre le 01/07/2010 et le 31/12/2011, et suivis jusqu’au 31/12/2013.

L’analyse principale a utilisé une approche ‘on treatment’ où nous avons censuré les patients dès la 1ère modification de traitement. L’utilisation d’un modèle de Cox ajusté sur l’âge, diverses comorbidités à baseline et prenant en compte le décès comme risque compétitif, a permis d’estimer le hazard ratio (HR) des hospitalisations pour évènement ischémique (accident vasculaire cérébral ischémique ou infarctus du myocarde, quel que soit le 1er qui survient).

Résultats

Parmi les 35 118 nouveaux utilisateurs d’ADT, 71% ont reçu un agoniste GnRH (groupe référence), 12% un BAC, 13% un AA, 3,6% un antagoniste GnRH et 0,6% une OT.

le BAC était associé à une augmentation significative du risque d’évènement ischémique (HRajusté [IC95%], 1,6 [1,3-2,0]), une diminution du risque sous AA (HRa 0,6 [0,4-,09]); aucune association significative n’a été identifiée avec l’antagoniste GnRH (HRa 1,2 [0,7-2,1]).

Discussion

Le risque CV apparaît hétérogène suivant la modalité d’ADT considérée. La probabilité d’une différence cliniquement significative entre l’antagoniste et les agonistes GnRH est faible.

Auteurs

  • SCAILTEUX Lucie-Marie

  • VINCENDEAU Sébastien

  • BALUSSON Frédéric

  • LERCLERCQ Christophe

  • NOWAK Emmanuel

  • OGER Emmanuel